Il y a tant de jours.
V: Tu as inventé un monde différent chaque jour, depuis une semaine, un mois, un an. Un an déjà?
C: Un an. Ça m’a coûté quelques cheveux.
V: Je n’en ai plus. Est-ce que tu t’y retrouves? Je pourrais peut-être t’aider.
C: Pourquoi pas. Apporte ta boussole, tes cartes, tes bottes de randonnée, et partons! Partons enfin!
V: Voilà, voilà. Par ici! Par là!
C: Nous sommes bien seuls. Tu es certain que nous avons pris le bon chemin? La nuit va bientôt tomber.
V: La nuit est tombée depuis longtemps, mon ami. Tu n’avais pas remarqué? Sérieusement?
C: Où ai-je la tête!
V: Éloignons-nous. Éloignons-nous encore un peu. Nous n’avons pas besoin de repasser sur nos pas, sur leurs pas. Avançons, je t’assure, tu finiras par t’y retrouver.
C: Est-ce que je parlerai encore au vent?
V: Tant que tu peux parler! De quoi se plaint-on!
C: Nous sommes perdus. Totalement égarés. Dormons un peu, retrouvons nos forces, et demain matin, tu me raconteras une histoire. Où j’inventerai à nouveau, et nous marcherons une autre année.