Deux hommes, à ce qu’il semble, et un troisième, à ce qu’il semble, qui s’approche.
ROC: Dan!
DAN: Salut Roc, salut Len.
LEN: Ça va?
DAN: Toujours!
ROC: Faut pas exagérer. Il y a dans toujours une surabondance outrancière.
LEN: Une illusion?
DAN: Ravi Dan, c’est moi!
LEN: On ne l’est pas toujours, ravi, ça n’existe pas. Même dans les livres, même à Tahiti ou à Shawi! Hein-posse-cible. Impossible.
ROC: J’ai tendance à penser comme toi, Len. Moi-même, que vous connaissez jovial, allègre et radieux, j’ai parfois le blues, le spleen, le cafard.
DAN: Soit.
LEN: Ravi Dan! Je ne veux pas tournicoter le scramasaxe dans la taillade, mais un feu n’a-t-il pas désintégré l’essentiel de tes biens, masure, mobilier, mémoires, miroirs, moto, minet?
DAN: Mais oui.
LEN: Alors, n’es-tu pas, juste un peu, triste?
ROC: Triste Dan! Ton sort t’échappe. Deux jours après cet incendie, ta femme ne s’est-elle pas enfuie avec un orang-outang?
LEN: Triste triste Dan!
ROC: L’orang-outang banquier n’a-t-il pas gelé tous tes accès aux comptes communs, aux investissements communs?
LEN: Le macaque!
ROC: Triste Dan! En gros, ces deux primates t’ont ruiné. Comment être heureux?
LEN: Triste Dan!
DAN: Vous ne connaissez pas tout.
ROC: Tu as réussi à tout leur reprendre?
LEN: Ils croupissent derrière les barreaux, dans un zoo mal famé?
DAN: Pas du tout. Ils paradent à Shawi.
ROC: Encore plus Triste Dan!
DAN: Il y a aussi un peu de ceci, un peu de cela, comme pour n’importe qui. J’ai perdu ceci et cela, ma situation, ma santé, mon sous-marin, mes sous-plats, ma servilité, mes sermons et mes satires.
LEN et ROC: Et ça va?
DAN: Ben oui, ça va, et vous?