La fin des promenades gaies

Chaque jour, j’ai mille deuils, je voudrais t’aimer, mais tu te perds parmi tous ces gens que tu emmènes, qui t’entourent du matin au soir, tant que j’ai quelquefois eu à leur trouver de nouveaux visages. N’insiste pas, ne m’écris plus, à moins que tu n’habites sur la rue des Ravages, tu sais cette rue là-bas, mais je crois plutôt que tu erres d’un pays à l’autre.

Par ici, la grêle grise brise les jolis pavillons où chantaient autrefois les enfants, il ne nous reste qu’un roulis de corbillards qui défilent autour du parc, des bouchons de corbillards entourés de vieux mentons maigres aux crânes chauves, des mains tremblotantes et des crachats de haine qui versent sur les rares passants d’innommables calamités, des maladies dont personne ne se relèvera. Ne me demande pas comment je vais, il nous tombe du ciel des nuées de corbeaux aux griffes ouvertes, aux yeux morts, nous n’avons pas l’âme à la danse.

Chaque jour, la parole assassine, et comment pourrais-je sortir de chez moi, comment marcher à nouveau sur la neige gelée, qui crisse sous le pas?

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