Le spectre des marécages s’est perdu, un soir de juin, dans les rues du village, et sans qu’on s’y attende, a crié aux enfants de se méfier, il leur a révélé avec une profusion de détails tous les pièges vers lesquels les poussent les vieilles dents.
Évidemment, les autorités ont brandi les armes, mais que peut-on contre un spectre? Fusils, ail, crucifix, toutes ces babioles qui les ridiculisent, le spectre ne les a pas vues, ne les a pas entendues.
À l’aube, dans les premiers rayons du soleil, son image s’est doucement effacée. Mais son souvenir, ça nous l’avons tous pressenti, nous désolera pendant des années, peut-être même pour toujours.