Les glaïeuls

C’est elle, c’est la voisine, elle arrive quand ils sont tous partis. Elle est fatiguée, a beaucoup voyagé, beaucoup marché. Il n’y a plus personne pour l’accueillir, pour lui offrir un café, un fauteuil où se reposer. Elle devra poursuivre son chemin.

Elle traîne sa lourde valise, elle s’épuise à la tirer. Toutes les rues sont désertes, elle pourrait, elle le pourrait si elle le voulait, entrer n’importe où, s’installer dans n’importe quelle maison. Ce pays est abandonné, il n’y aura plus jamais personne. Pourquoi marcher encore? Pourquoi penser que là-bas, en ville, il y aura encore des gens.

Est-ce que ce sont des livres dans sa valise? De vieilles lettres, du temps où l’on écrivait des lettres? Des robes, des pantalons, des bottes?

Qu’elle marche! Elle est libre d’y aller, là-bas, libre d’aller nulle part! Va! Voisine, tu t’épuiseras, alors que tu aurais pu regarder pousser tes glaïeuls.

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