Viens par ici. Oui. Viens plus près. C’est ça. C’est à peu près ça.
Tais-toi.
Le spectacle va commencer.
Pas celui que tu attendais.
J’espère que tu n’as rien oublié.
Tu n’en reviendras peut-être pas.
Tout ce rouge, ce n’est pas du sang, tous ces cris, ce ne sont pas des gens, toutes ces bombes, elles n’éclatent pas vraiment, tout ce vacarme, c’est le silence. Le silence en fait, oui, qui nous absorbe.
Tu entends pleurer? Un bébé? Un petit animal? Non. C’est le vent qui ne charrie que des contrariétés. Le vent qui fuit le vrai spectacle, les paillettes qui s’enfoncent dans la boue plutôt que de s’envoler. Comment nous en sortirons-nous?
Chausse tes patins, chausse tes bottes de randonnée, viens par ici! Par ici!
Ne me serre pas la main. Ne t’accroche pas à mon manteau. La terre pourrait s’ouvrir, nous séparer.
Ils nous ont photographiés. Peut-être croient-ils que nous ne nous en sortirons pas. Pourtant, c’est un spectacle, ce n’est qu’un spectacle.