Les dodus

Ils sont cinq, ils sont vingt, ils sont deux mille cinq cent quarante-quatre. Massés. Entassés. Ils sont beaux, ils sont laids. Comment savoir. On ne peut pas savoir. On ne sait rien sur eux. Rien que ce mouvement, cette vague qui les traverse quand les dodus dodelinants du domaine des douze les piétinent jusqu’aux grilles, avant d’entrer faire leurs courses, acheter poivrons et choux, patates et rognons, gousses d’ail et gros jambons.

Tous les jours, le même scénario. Qu’ils soient cinq, qu’ils soient vingt, qu’ils soient deux mille cinq cent quarante-quatre, eux, ils n’entrent jamais, on leur ferme la grille au toupet, au nez, aux orteils. Ils finissent par s’étioler, et sans qu’on sache comment, sait-on jamais comment, ils disparaissent, et d’autres les remplacent. Harmonieusement. Joliment. Comme hier et avant-hier. Comme demain.

Dès qu’ils s’en retournent au domaine des douze, les dodus dodelinants du domaine des douze chantent et écoutent de la musique, de la musique céleste. Comme hier et avant-hier.

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