Sur un chemin jonché de feuilles mortes, dans l’odeur de terre humide, dans le brouillard d’un matin d’octobre.
JOSAN: Je te donne tout ça, tout, pour toi tout ça!
YANA: Je n’en veux pas! Va-t’en! Disparais! Meurs si tu le peux!
JOSAN: Je te donne la joie des chevaux quand le printemps revient, le rire des vieux qui ne craignent pas la mort, le rire des enfants qui ne connaissent pas la vie, les fruits qui poussent chez moi, les fruits que je volerai, le ciel sans nuage sur la mer tranquille, des montagnes de mots qui s’entrelacent, des lits qui s’envolent, le parfum qui enivre et transporte dans les Caraïbes, des marées de joies et des tempêtes de poésie, des loups qui libèrent des douleurs, une éternité de couleurs qui caressent ces rues, de doux voiles pendus aux étoiles, mes mains remplies d’ombres que je lance dans le feu du soleil.
YANA: Va-t’en!
JOSAN: Tu veux que je chante? Qu’ai-je d’autre?
YANA: Chante si ça te plaît. Mes chiens te chasseront, leur férocité aura raison de toi!
JOSAN: Tu veux une cigarette?
YANA: Je ne fume pas. Je ne fume pas, mais je veux bien.
Sur un chemin jonché de feuilles mortes, dans l’odeur de la terre humide, dans le brouillard d’un matin d’octobre, ils fumaient en parlant des jours, jours anciens, à venir, jours grands, longs, pluvieux ou pas, jours ordinaires. Ils parlaient.