Tu pleures quelques fois comme pleurent les anges. Mais tu ne te plains jamais, tu ris quand passent les enfants, tu danses toute la nuit, et tu berces nos rêves, même ceux qui s’écroulent, ceux qui brûlent et que la tempête balaie.
Quand tu te perds, il n’y a plus personne, et dans ces rues longues et humides, je marche en vain, j’erre, mais c’est foutu, c’est la nuit, c’est la nuit pour de bon.
Tu pleures quelques fois, même si la mort vient et revient. Tu pleures et parfois je t’entraîne, je t’emmène là-haut, tête face au vent, à nous perdre le regard au-delà des vagues.
Tu dors et il n’y a plus rien, plus rien à pleurer, et à nouveau nous descendons sur la place pour rire, pour nous moquer encore, oh scandale sur ces vieux visages secs, nous buvons, nous dansons.
Tu pleures quelques fois, même s’il n’y a rien, rien de rien, et dans tes larmes toujours, il y a toujours ce ricanement qui fait frémir les marionnettes, qui ne tiennent plus qu’à un fil.