Une fin prévisible

Je me grattais le cuir chevelu, je me le grattais en t’attendant et je me suis ramassé avec toutes sortes de saletés sous les ongles. Comment est-ce possible? Tout ce qui suintait de cette tête! J’en ai fait des boulettes, de jolies boulettes que j’ai alignées sur l’appui de la fenêtre, au soleil. Au soleil. Il a chauffé le soleil, et les boulettes ont bougé, des pousses en sont sorties, des pousses qui ont poussé, des pousses comme des membres, et ça s’est mis à se déplacer, à ramper. Ramper et grandir. Grandir si vite, sauter sur le plancher, courir et grandir. Oh! Grandir! Courir et m’encercler, toutes m’encerclent, me triturent, me torturent. Elles m’étranglent. J’aurais dû sortir, plutôt que de me gratter, j’aurais dû partir à la campagne, à la mer, partir sur les routes rondes.

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