L’opulente sérénité

S’il fallait que tout le monde mange, nous ne mangerions plus. S’il fallait que tout le monde soit heureux, nous serions malheureux. S’il fallait. Mais chérie, monte le son, couvrons le vacarme avec ce jazz pétillant. Astucieux. Dansons, chérie.

Passe le salami, passe le sel, le sel rose, le sel de mer, le sel de ta mère.

S’il fallait que tout le monde parle, nous ne nous entendrions plus. Avec tout ce que nous avons à dire. Nous. Tout ce qu’il y a. Profond, spirituel. Vrai.

Lis-moi ce poème, mélancolie. Nous avons le temps chérie, le temps de goûter de ce mal, ce joli petit mal, ce mal de vivre. Goûtons cette douleur lyrique.

S’il fallait que tout le monde nous écoute, nous ne vivrions plus.

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