Tout a changé lorsque ma main droite s’est mise à me gifler à tout propos. Un mot familier, une gifle. Un juron, dix gifles. Ma vie est devenue impossible.
Je ne parle plus depuis des semaines. J’écris quelques petites nouvelles débiles, chaque matin avant de me brosser les dents. Pour l’instant, pas de gifle pour les mots écrits. Ouf. Sauf que je prends de grands risques. Mon mutisme paraîtra bientôt suspect, et l’attention se portera, comment en serait-il autrement, sur l’écriture. Alors j’écoperai.
Car si ça lisait ce que j’écris, cette satanée main me giflerait à m’en faire crever. M’étranglerait peut-être.