Mon cousin vend des oiseaux qui ne lui appartiennent pas, et franchement, je crois que c’est immoral. Mais comment le dénoncer, autrement que sous le couvert d’un court texte soi-disant littéraire? Parce qu’il n’est pas question que je me farcisse tout le dédale des procédures bureaucratiques qui fleurissent dès qu’une alarme retentit. Ils vous susurrent à l’oreille que tout ira comme sur des roulettes, mais dans leurs corridors, vous y voyez de tout sauf des roulettes, des visages de marbre, des rats de marbre, des indications de marbre. On vous passe au crible sans vergogne, vous fulminez, mais pas moyen de dissimuler, ne surtout pas se lamenter, pas même deviser avec le personnel, on vous étriperait sans transiger. C’est pourquoi ce mirliflore de cousin prend le contre-pied de toute la société, se mesure avec notre morale, pour se farcir une turbulence orgiaque à longueur d’année, hormis deux semaines en août. Si ces écarts ont assombri nos relations familiales, les ont inondés des déjections poisseuses, pour le commun des concitoyens l’image onctueuse d’une communauté serviable, unie, bienfaitrice, est préservée. Mais un mot, un seul, et je vois d’ici éclater le noyau béni, turgescent, dont les débris hanteront la ville pour les siècles des siècles. Sauf que j’ai déjà mis plusieurs mots, et rien ne s’est passé.
De la difficulté à dénoncer un vendeur d’oiseaux
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