G: J’aimerais que tu cesses de rire, que tu m’écoutes. Tout cela exige du courage, du morcelage.
H: Je veux bien. Je ne ris pas. Je respire à peine. J’écoute le vent. N’entends-tu pas un léger fléchissement dans le chant du vent?
G: Tu fuis! Tu ne me laisses jamais te parler de mes émotions! J’en ai une pleine valise, et un camion, et j’en empile dans l’entrepôt, je ne sais plus où tout ranger!
H: Du matin au soir, tu n’as que ça aux lèvres. Alors j’entends. Mais toi, ne perçois-tu pas un grondement? Ténu, à peine perceptible.
G: Je souffre, moi! Personne ne saisit les ondes de mes émotions!
H: Oui, c’est véritablement un grondement. Parle un peu plus fort, qu’as-tu dit?
G: Mes émotions, je…
H: Oui, tes émotions. Tu en as de toutes les couleurs, et des rondes, et des rectangulaires, et des cruciformes.
G: Pourquoi est-ce que tu cries? Pourquoi devons-nous crier?
H: Là-haut, regarde! C’est ce vaisseau. Les Wildiniens qui remettent ça. Je croyais que la guerre était terminée.
G: Je ne t’ai jamais avoué, au sujet de… au sujet de l’odeur de mes émotions, je…
H: Écartons-nous, tu veux bien? G! Viens, ils bombardent à nouveau. Ces imbéciles.
G: L’odeur, tu ne veux pas que je…
H: G! C’est très très moderne ton truc. Très post, très très post. Très post post. Mais suis-moi. Nous allons y passer!
G: Mais moi, ma… mon… je…
H: G! Je me sauve! Je cours!
G: Comme d’habitude, tu…
H: G? Où es-tu? Non! C’est pas vrai! C’est toi, ce petit truc brunâtre?