Les musiciens ont commencé à jouer avec entrain quand il s’est mis à empiler les invités dans la cour. Nous n’étions pas moins de cent dans la villa, c’était l’anniversaire de Jeanna, je crois, ou de Marcel, comment savoir. Il y avait des rires, du champagne, des petits fours à volonté, et beaucoup de fraises dans des dizaines de vases éparpillées dans les salles, les couloirs, sur le long de la balustrade. J’avais à peine fait sa connaissance, Leila, qui portait de grandes tresses de lianes, elle parlait en clignant des yeux, nous nous touchions déjà les doigts. Il l’a prise par surprise, Jacques, et l’a jetée sur le tas. J’ai sursauté. Je ne regardais pas de ce côté, la cour était derrière moi, et la musique, il y avait la musique qui voilait les bruits sourds des corps s’empilant. Ni à ce moment, ni avant, ni plus tard, personne n’en parlait, personne n’y portait vraiment attention, et je me sentais plus étranger que jamais. Car je regardais, je ne pouvais détourner mon regard du tas qui s’élevait, des gens qui, là-dessous, étouffaient. Certains étaient, je le parie, déjà trépassés. Autour, les futurs empilés mangeaient des fraises, délicatement, et riaient avec Jacques.
Rire avec Jacques
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