Une scène d’une rare violence en plein centre du square Bobibou: une centaine de villageois dansent à moitié nus autour d’un gibet où se balance le maire, pas encore tout à fait mort. Ritov, un visiteur, du village voisin, qui passait en moto, s’arrête.
RITOV: Vous pendez votre maire?
TOTIN: Ben oui. Tu vois ben.
RITOV: Il n’était plus utile? Pourtant, il semblait encore fonctionner. Les jambes, les bras, tout remuait normalement.
TOTIN: Il nous opprimait. Voilà le hic.
RITOV: Ah! Je l’ignorais. Désolé. C’était quoi, au juste, l’oppression?
TOTIN: T’es pas au courant?
RITOV: Je ne suis pas d’ici.
TOTIN: Il a fait retirer toutes les choupettes de tous les comptoirs, petits et grands!
RITOV: Effectivement, c’est du sérieux.
TOTIN: À qui le dis tu!
RITOV: Mais pourquoi? Comment a-t-il pu oser?
TOTIN: Parce qu’ils ont trouvé des traces d’un produit toxique.
RITOV: Il y en a partout.
TOTIN: Un produit qui provoque des nausées, de la diarrhée, et la mort.
RITOV: Normal.
TOTIN: Alors nous on le pend.
RITOV: Ah! Je comprends! Merci vieux! Moi qui pensais que vous aviez perdu la tête!
À la fin de cette conversation, le visiteur est reparti à moto, non sans avoir échangé une solide et amicale poignée de main avec Totin. Le maire, quant à lui, avait fini par mourir au bout de sa corde.