KA: Je croyais que Hu m’aimait. Il me déteste.
TO: Dis pas ça, Ka, pauvre Ka. Est-ce que Hu t’a rendue triste?
KA: Oui. Lui qui ne m’a jamais rien offert à mon anniversaire, cette année, figure-toi, il s’est présenté avec un présent qui est tout sauf présentable, ce genre de présent dont je me serais bien passée. Un livre! Une histoire de meurtre!
TO: L’important, c’est les tensions.
KA: Oh! C’est loin d’être un suspense! Tu sais déjà pas mal tout, dès le début. Il y a cette gamine, prisonnière, qui a tué un môme, elle raconte n’importe quoi, des histoires de rats, de chats, de taureaux, ça va dans tous les sens, et puis c’est pas tout, il y a de la narration en plus, de la narration complètement endiablée, incapable de retenue, qui te fais faire le tour de la terre, tu es en Europe, tu es en Amérique, tu es partout, ça vient, ça va, la guerre, la paix. Faut vraiment m’en vouloir pour m’offrir un livre pareil. Moi j’aurais aimé un livre où j’aurais pu me laisser entraîner, m’engloutir, me perdre quoi!
TO: C’est quoi, ce livre qu’on t’a offert?
KA: Dila, le titre, c’est Dila.
TO: Effectivement, avec un titre pareil.