Maintenant que les folies se sont estompées, retournons à nos moutons. Les histoires se succèdent et se juxtaposent, se suivent et se dépassent, et nous perdons le fil, nous perdons les fils.
F: Il y a cette histoire de personne qui se croyait aimée mais qui était dévalisée.
G: C’est bien triste. Bien triste.
F: Il y a cette histoire d’homme passionné qui a perdu la tête.
G: C’est bien regrettable. Bien regrettable.
F: Il y a cette histoire de camionneur soucieux qui a perdu son camion.
G: C’est bien dommage. Bien dommage.
F: Il y a cette histoire d’amour qui a duré soixante-sept jours.
G: C’est bien joli. Bien joli.
F: Il y a cette histoire de politicien qui a remporté son pari.
G: C’est bien pour lui. Bien pour lui.
F: Il y a cette histoire de falaise qui s’est écroulée.
G: C’est bien fâcheux. Bien fâcheux.
F: Il y a cette histoire d’exploitant qui a exploité.
G: C’est bien dur. Bien dur.
Mais ce ne sont pas de véritables histoires. Des mensonges, de petits mensonges, oui. Il n’y a qu’une seule histoire, découpée, dépecée, vidée.