CARL: Aujourd’hui, je n’ai ni le temps de lire, ni celui de dire, pas même celui d’écrire. À moins que je sois seul.
CARL: Suis-je seul?
CARL: Apparemment, oui.
CARL: Ainsi est-il, prends en bien note et veille à ne rien oublier. Tu pourras t’ennuyer un peu, te laisser aller à observer les derniers geais bleus et les jolies dames qui soufflent des nuages de buée que le froid polaire pétrifie aussitôt en petites boules de glace.
CARL: C’est dangereux.
CARL: Oui, elles assomment des enfants avec ces boules, toutes mignonnes soient-elles. Et des inconnus, comme toi. Gare à toi.
CARL: Je les observerai derrière une vitre, un verre épais, blindé, qui me protégera encore pour des années. À moins qu’un jour le gel ne le fasse éclater, mais cela ne s’est jamais vu.
CARL: Il y a tant de choses qui ne s’étaient jamais vues.
CARL: Demain, oui demain, je lirai le récit d’un funambule.
CARL: On dit que c’est un best-seller.
CARL: Un quoi?
CARL: Quelque chose à lire, qui doit être lu. Alors demain, je te souhaiterai bonne lecture.