TUR: Tu es tellement loin de moi! Dois-je crier?
ESA: Es-tu tombé sur le coco? Tu es si près que je sens, oh horreur, ta sueur du mois!
TUR: Je sais. C’est que je m’ennuie. Oh! La nostalgie! Profonde nostalgie!
ESA: Un mal de vivre, comme quand on était jeunes.
TUR: Que nous fumions.
ESA: Nous fumons encore. Pousse-toi, tu m’écrases les orteils avec tes gros talons!
TUR: Tu ne t’ennuies jamais de la tristesse, toi?
ESA: J’ai trop à faire.
TUR: Tu rigoles? Tu brûles tes journées sur cette place, avec moi, depuis vingt ans! Tu ne fais rien, tu n’as jamais rien fait.
ESA: Ce n’est pas rien, puisque tu en parles. Tu t’inventes des contes de fées.
TUR: Et la fée, c’est toi?
ESA: Je suis le prince charmant. Tu es le monstre. Quand la princesse se pointera, nous nous battrons, je gagnerai.
TUR: D’accord. Moque-toi autant que tu veux. Ça n’enlève rien à ma nostalgie.
ESA: Je voudrais bien t’attrister, mais je n’en ai pas l’énergie. Tu devras te contenter de ta nostalgie, et pleurer dans tes rêves.
TUR: Cruel! Il te reste à boire?