Son visage dévoré de soleil se tendait en avant pour mieux participer à cette conversation, mais personne, vraiment, n’y prêtait attention. Tous n’en avaient que pour le voisin de la voisine de ma voisine, un chameau lilas, qui racontait ses péripéties en Patagonie et surtout, comment il était parvenu à s’extraire du halo flou où son papa l’avait emprisonné à la fin de son adolescence. Maintenant qu’il porte ce nouveau foulard bayadère, offert par la présidente, il extasie tous les personnages falots que nous assemblons ici, le jeudi soir, pour les empêcher de faire des bêtises sur la Place de la Victoire, où tous les voyous chantent et dansent et racontent des histoires insensées.