Un destin parmi des milliards de destins

Ce n’est pas parce que je finirai en tamales que je parle espagnol. Non, madame la gérante. Votre amertume, redoutable, disent vos consœurs, m’incline à croire que ma glorieuse vigueur se métamorphosera en affliction. Alors, c’est ainsi que commence mon histoire? Je sortirai dans la rue, une fusillade éclatera, un ricochet m’étourdira, souffrances, flétrissures, et après des mois à l’hôpital, ou sur un lit de fortune dans une cave quelconque, je gravirai les échelons qui mènent jusqu’à votre supermarché, je renaîtrai, redoutable, responsable du rayon des plats surgelés, et une cliente, dont la dévotion s’illustre depuis des décennies, entonnera des chants amoureux, jusqu’à ce que ma patience se tarisse, que je l’épouse, pour ensuite unir la classe ouvrière et conquérir le pain, les œufs et la confiture pour le petit-déjeuner, et c’est alors seulement qu’on me réarrangera les molécules pour faire de moi un tamales, que le premier venu engloutira en pensant à la pluie, ou à la neige.

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