La petite voiture blanche

Quand je l’ai vue passer, la petite voiture blanche, elle était couverte de neige, et avec ses glaces teintées, il était impossible de voir qui conduisait. De voir avec les yeux, je veux dire. Car j’ai tout de suite su que passait devant moi la femme de ma vie.

De retour à la maison, je n’avais plus qu’elle en tête. Impossible de préparer le repas, de me doucher, de dormir. La petite voiture blanche m’apparaissait dans chaque pièce, elle roulait doucement devant moi, m’appelait de ses phares.

Je la sais là. Je dois retrouver cette voiture, je dois la retrouver, elle.

Je la vois comme on voit quand on voit clairement.

Boucles blondes, nez légèrement retroussé, lunettes rondes, rouges. Elle fait un mètre soixante. Délicate, souple. Artiste, peut-être comédienne, ou écrivaine.

Je dois la retrouver. Cette voiture n’a pas disparu. Quoi qu’après trente-deux ans. Elle conduit peut-être un modèle plus récent. Toujours une petite voiture blanche.

Comme papa dit, il ne faut pas perdre espoir.

Peut-être est-elle brune?

Je me demande si elle acceptera de venir vivre ici, dans ma maison. C’est légèrement isolé, il y a si peu de voisins, elle s’ennuiera peut-être.

Nous vendrons, nous nous installerons en ville, nous irons vivre là où elle a toujours rêvé de vivre.

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