Oups. L’auteur a perdu le fil.
Rien n’est de sa faute. Ce jour-là, à vingt-trois heures cinquante-neuf, il s’est soudain réveillé, sentant quelque chose.
LA VOISINE: Quoi?
Il l’ignorait encore. Mais une minute s’est écoulée, et soudain, la révélation.
LA VOISINE: Hein?
Métamorphose. Il s’était transformé, comme cela nous arrive, à chacun, arbitrairement.
LA VOISINE: Pas vrai?
Lui, habituellement si vieux, presque vieillard, lui qui rétrécissait à vue d’œil, le voilà qu’il a soudain rajeuni. Adolescent! Oui madame, oui monsieur, à minuit, il était adolescent.
LA VOISINE: Sérieusement?
Le seul problème, car il y en avait, un immense, un inattendu, inquiétant et décevant, il n’était pas qu’adolescent.
LA VOISINE: Ah non?
Il était adolescent, certes, mais adolescent loup-garou. Alors, vous voyez. Vous voyez?
LA VOISINE: Oh!
Il avait prévu écrire, lire, écrire, lire, écrire, lire, écrire. Sauf que sous le joug de sa nouvelle nature, il s’est retrouvé à parcourir les rues de la ville à la recherche d’un goûter. Maintenant, il craint la prochaine pleine lune. Il songe, généreusement, à s’exiler sur une île déserte, ou sur une banquise. Il y songe, mais comment s’y résoudre? Après tout, il y a toujours l’espoir que ça ne recommencera pas.