Le bonheur d’Arthur

Arthur a tout fait. Tout. En vain. Pauvre Arthur.

Il chantait un peu. Il s’est mis en tête de chanter beaucoup, de monter sur tous les chapiteaux. Dans l’audience, silence. Donc.

Il collectionnait un peu. Il s’est mis en tête de collectionner beaucoup, beaucoup de sous. Mais la bourse s’est déchirée, et ça s’est mis à rouler jusqu’au fond du ruisseau, jusqu’à la rivière qui a tout emporté. Alors.

Il aimait un peu. Il s’est mis en tête d’aimer la marquise de la Ferme-Neuve. Mais la marquise était une statue d’argile qui a fini par se dissoudre. Conséquemment.

Il souffrait un peu. Il s’est mis en tête de souffrir beaucoup, et il s’est trouvé quelques douleurs, puis elles se sont précipitées, à son invitation elles l’ont envahi. Maintenant.

Arthur est heureux. Quand on l’oublie, il brandit un bel ulcère multicolore, une hernie vermeille, des os entortillés, et tant d’autres, oh, tant d’autres.

Arthur, il l’est enfin, heureux. Les larmes coulent, les bras se tendent. Arthur est heureux.

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