Du café refroidi

J’avais écrit un livre, ça ne racontait rien, mais pour soutenir les mots, par commodité, j’avais quand même mis une histoire. Une histoire d’un jeune homme qui risque sa vie pour sauver une famille menacée par de dangereux criminels, et qui, à la fin, tombe amoureux de la fille de la famille, mais le père et le frère s’unissent pour le torturer. Ils lui enlèvent d’abord les yeux, puis les doigts, et enfin, les cheveux. Fou de douleur, douleur du cœur, le jeune homme fonce droit devant lui, trébuche sur une pierre, mais oh, triste hasard, c’est une falaise, et il se fracasse le crâne sur les rochers. Terrible fin, surtout qu’on ne retrouve jamais le corps.

Alors je suis là, à boire mon café, solitairement, et cette dame qui s’approche, m’avoue avoir beaucoup aimé le livre, avoir beaucoup pleuré, et autres banalités. Je lui ai fait remarquer que mon café refroidissait, mais la voilà qui se met à pleurer. J’imagine qu’elle voulait me prouver qu’elle possédait de bonnes capacités lacrymales.

Je lui ai dit, madame, tout ça, c’est faux, j’ai inventé, le type, il ne meurt pas, au contraire, il part vivre à Londres où il cambriole des banques et vit très heureux, richement. Et il mange beaucoup de fish & chips.

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