Je n’ai pas trop le temps, aujourd’hui, de décrire ou redire ce que je voulais écrire. J’ai perdu un boulon. Un boulon essentiel. Trois millimètres de diamètre, cinq de long. Je dois passer la forêt au peigne fin. Très fin. De ces boulons, on n’en fabrique plus. Et sans lui, eh bien. C’est ainsi. Parfois ça tient à l’amour, parfois à la haine, parfois à l’audace, parfois à l’ambition. Et parfois, ça ne tient qu’à un boulon. Tout ce que j’ai édifié, ce beau bricolage, ne peut se maintenir sans ce boulon. Au premier coup de vent, à la première pluie, ce sera la catastrophe. L’écroulement d’un demi-siècle de travaux, d’ingénierie, de prémonitions. À cause d’un boulon qui s’est libéré sans que personne ne s’en rende compte. Un boulon!