Il n’y avait pas à en découdre: sa tête dormait. Lorsqu’il me parlait, lorsqu’il conduisait, lorsqu’il mangeait, sa tête dormait. J’ai parfois tenté de la réveiller, d’autres s’y sont aussi risqués. Sans succès.
Alors j’ai abandonné, mis un terme à des années d’efforts. Qu’elle s’enlise jusqu’au cou, cette tête, cela ne m’est plus rien.
Si un matin d’août vous la voyez errer, ne la saluez pas, ne lui souriez pas. Elle vous débitera les prévisions météorologiques, elle vous compilera les statistiques sur le nombre de rats dans Paris, elle vous racontera l’histoire des rois et des empereurs, et même celles des présidents fous. Mais toujours, elle dormira, cette tête. Rien à faire.