TADEUS: Ce matin, je me suis levé une heure plus tôt, et j’ai fait ma promenade dans le sentier qui traverse la forêt jusque chez Michaud. Il y avait une bonne dizaine d’écureuils, et ça sifflait, deux pics-bois, et tous ces oiseaux dans les ramages. Je me croyais dans la jungle, oui, vraiment. J’ai même vu quatre biches, qui se sont arrêtées pour m’observer, qui ont disparu d’un bond, indifférentes. Étonnant.
ARTHUR: Une heure plus tôt?
TADEUS: Avant Grégoire. Si j’y vais trop tard, après le passage de Grégoire, la forêt est plus silencieuse qu’un tombeau. C’est qu’il tue tout. Et ce qui en réchappe se sauve. Grégoire croque des écureuils, avale des oiseaux.
ARTHUR: Grégoire prépare une thèse sur la neige dans la poésie patagonienne.
TADEUS: Ça ne le rend pas moins désagréable pour autant.