Ainsi, il l’a fait. John Roberts a poussé le thermostat à fond. Il a fait chaud à en crever. Ils sont tous morts, d’un pôle à l’autre. Tous sauf Donatien Tremblay. Prédispositions physiologiques. Et biologiques. Manque de préparation psychologique, et philosophique. Que faire? Après un deuil, bref et silencieux, Donatien a frissonné. L’espèce humaine, dorénavant, c’était lui. Courageux, Donatien a refusé de plier sous le poids de sa nouvelle responsabilité. La reproduction était problématique. Donatien a eu une idée de génie. Journaliste aux faits divers d’un hebdo régional, il ne connaissait à peu près rien de la physique, de la chimie, de la génétique, de la neurologie. En un mot, il ignorait tout de la science. Et de tout. Donatien a retroussé ses manches, et pour une fois dans sa vie, a pris la résolution d’agir. Il trouverait le laboratoire en génétique le plus avancé au monde, et il se clonerait. Cela lui a pris douze ans, trois mois, cinq jours. C’était plus simple qu’il ne l’avait espéré. Il suffisait de monter un mince escalier d’aluminium, et de se placer au centre d’une sphère, d’où il pourrait déclencher le processus de clonage grâce à une télécommande. Au sommet de l’escalier, il s’est tordu la cheville. En tentant de s’agripper à la rampe, il a perdu l’équilibre, et son corps a basculé par en arrière. C’est la tête qui a pris le coup. Éclatée sur le plancher de béton, son utilité s’en trouvait anéantie. Il restait là fort peu de choses de l’humanité, mais il n’y avait plus personne pour s’en inquiéter.
La fin de Donatien Tremblay et du monde
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