Chaque fois que je meurs, c’est prodigieux, rien ne change. Mes deux chaises de merisier sont toujours là, avec chaque fois un peu plus de poussière certes, la rue en bas est là, tout comme Lorette ma voisine, le garagiste cent mètres plus bas, les feux de circulation, les tilleuls qu’on voit entre les immeubles d’en face, dans le parc Saint-Saint, et il y a même, encore, des avions dans le ciel, des sirènes de pompiers et des incendies, des sirènes de police et des meurtres, des sirènes d’ambulance et des types qui comme moi, meurent. Chaque fois, la même chose. Tout ce que je voyais, entendais, sentais, est encore là, pimpant de vérité, totalement indifférent à mon insignifiance. Alors, la prochaine fois que j’en reviendrai, de ce foutu trépas, je crois que je peindrai les choses avec de belles couleurs, même les rats malades, et je rirai, oh que je rirai de bon cœur!
Je peindrai les choses avec de belles couleurs
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