Un jour comme les autres

Je sais que ça ressemblait à un suicide, c’est la thèse retenue par les enquêteurs, autres chats à fouetter, affaire banale, besoin promotion et promotion plus probable avec ce vol étonnant, troisième industriel du pays, connections, exige qu’on y mette tous les effectifs, lié au maire, au chef, lié à tout ce qui a du pouvoir, n’empêche, car j’y étais, je l’ai vu s’enfuir, chemise vert bouteille, jeans déchiré au genou droit, baskets gris de saleté, visage caché par capuche, mais démarche unique, me rappelle celle des cow-boys dans les vieux films américains, sauf que je ne suis pas enquêteur, si je m’approche, même si j’arbore sourire et innocence, visage hagard, risque qu’il se cabre, sera trop tard pour disparaître, me ratatiner, j’imagine son œil caustique, souffle sulfureux, va me molester alors que je n’y ai aucun intérêt, hormis la vérité, mais elle, a beau se lamenter, piaffer, quand le sang coule, quand on écorche, faut pas se vexer, mais je louche, pique un sprint dans la direction opposée, aussi, tout compte fait, vaut mieux que je marche avec dignité, comédie, théâtre, que je remorque mes soupçons et ma conscience alarmée dans un autre quartier, m’intéresser à la construction de ce nouveau centre culturel, deviser, me farcir les commentaires officiels, me mesurer avec la vérité et l’étreindre jusqu’à l’éteindre. Comme on le fait tous les jours.

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