Ce matin j’ai froid, ils ont réuni tous les funambules dans le stade, ils nous pousserons vers les pays inconnus, vers des univers insoupçonnés, des univers qui n’existent peut-être pas, mais nous tous devrons partir sur les nombreux fils qu’ils ont tissé depuis des lustres, des fils dont personne n’a jamais vérifié la solidité, et où aboutirons-nous, qu’adviendra-t-il de nous, c’est un lâche abandon, une condamnation, dans tous les regards c’est la même ombre, nous savons que pour la plupart, nous ne nous reverrons jamais, c’était beau la vie ici, c’était beau l’amour ici, il ne nous reste que ces fils, nous par milliers sur ces milliers de fils qui partent dans toutes les directions possibles.