Sortir sans se laver

YOK: J’ai rencontré deux bêtes à cornes, qui m’ont tiré du néant. Me voilà donc, deux pieds sur terre, prêt à faire comme vous, mes chers.

HOK: Vous avez des cornes, vous êtes affreux, vous puez.

YOK: J’ai tout ce qu’il faut, à ce que je vois, pour faire fortune. Appelez mon chauffeur, sonnez mon secrétaire, chassez ces intrus.

HOK: Le moment est bien mal choisi, c’est la résolution.

YOK: Résolument, ils insistent pour obtenir une compensation. Les révolutions de la planète n’y changeront rien, on a beau sortir du néant, on n’y retourne pas vivant.

HOK: Votre vie s’accélère, monsieur, vous vieillissez à vue d’oeil. Pourquoi ne pas prendre du repos, plutôt que de sortir.

YOK: Mon chauffeur est là?

HOK: Il vous attend, monsieur, mais votre secrétaire me signale que vous avez gagné quarante-deux ans, trois mois, une semaine, deux jours, dix-sept heures, trente-deux secondes, depuis tout à l’heure. Avez-vous rédigé un testament?

YOK: Moi qui voulait faire fortune. À quoi bon affronter ces macréants, et risquer ma peau, qui je l’avoue, me pèse soudainement.

HOK: Vous puez toujours, monsieur. Si au moins, pendant que nous attendions, vous vous étiez lavé. Voilà mon cercueil, il me l’ont enfin livré. Il n’est pas misérable, j’adore son authenticité.

YOK: Quoiqu’il en soit, je sors!

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