Le monde idéal tel qu’il n’existe pas

Professeure Éia rêve de vivre dans sa tasse, elle croit y avoir comprimé l’univers entier, tout ce qui existe, sauf elle. Professeure Éia souffre horriblement, une prostration qui pourrait, c’est que nous craignons, lui être fatale.

Alors, pour passer le temps, elle professe à l’Université, dans l’amphithéâtre A-6503-533-444342. Beaucoup de mots, quelques images, quelques questions des étudiants, mais peu. Elle les encourage à se taire, à penser à autre chose, à dessiner des arbres, des soleils, le visage qu’ils auraient s’ils avaient un joli visage. Parfois, il y a des expériences. Les étudiants manipulent le cyanure, ils en lancent des gouttelettes au plafond, et notent dans un grand cahier toutes les conséquences. Certaines, parfois, leur échappent.

Souvent, professeure Éia siffle, elle chante pour libérer l’âme de tous ceux qui sortent de sa tasse. Elle se penche parfois, s’incline comme pour prier, et à quelques reprises, elle a basculé du haut de sa tribune. Cela n’a rien changé à son cours, à part peut-être les sous que lancent les étudiants des dernières rangées.

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