JAF: Je dois m’éloigner de cet endroit, je dois partir, m’évader.
GUT: Pourtant, il y a le soleil. Un grand soleil entre les arbres, un grand soleil qui fait sourire les vieillards, les commis d’épicerie, les conducteurs de Mustang, les infirmières et les pâtissiers.
JAF: C’est qu’il y a. Tu sais. Il y a ce grand trou. Tu l’as vu, n’est-ce pas? Ne me dis pas que tu ne l’as pas vu! Tu erres souvent par là, tu n’as pas pu le manquer, pas pu manquer d’y tomber. Le grand trou, où j’ai perdu mes poules, mes dindes, mon bœuf et ma jument. Sans compter, car qui compte, ce qui ne compte pas. Une automobile ancienne, une bicyclette neuve, un parapluie, une lime pour affûter ma tronçonneuse, et trois diamants.
GUT: J’y ai peut-être perdu mes souvenirs. Par ici, personne n’en parle.
JAF: Justement! Combien d’entre nous, d’entre vous, y glissent chaque semaine? Qui saute? Qui pousse-t-on?
GUT: Y a qu’à ne pas se promener par là.
JAF: Mais là, c’est partout. Partout ici. Je dois m’évader.
GUT: Tu pourrais te passer de nos tartes à la pomme?