La promesse d’un bel avenir, frais

Monsieur Dupont-Marceau, mon professeur de physique, répétait toujours que rien ne se perd, rien ne se crée. L’être et le néant? Il avait réglé ça depuis longtemps. Rien ne se perd, mais tout se transforme, toutefois. Mon fromage, si je le laisse sur le comptoir pendant deux semaines, s’anime d’une vie nouvelle. Transformation. Je me suis donc acheté un frigo, un immense frigo industriel, grand comme un gymnase. Pour mon fromage, mais pour tout le reste aussi. Les légumes, les fruits, le lait, la viande, les œufs. Oui, mais ça, ça ne prend pas beaucoup de place. Je l’ai acheté grand pour y conserver aussi mes meubles. On n’y pense pas, mais les meubles, abandonnés aux éléments, dépérissent. D’accord, ça peut prendre parfois deux ou trois générations, mais pas toujours. Puis les vêtements. Chacun sait que l’étoffe ne survit pas bien à trop de chaleur. Mes livres, évidemment. Et mon téléviseur, ma radio, mon sèche-linge, mon ordinateur et mes chandelles. J’y ai aussi casé, par précaution, ma bicyclette, ma tondeuse, ma scie circulaire, ma scie sauteuse, et bien sûr, ma voiture. J’ai aussi tenté d’y conserver mes pensées, mais c’est plus difficile, je n’ai pas tout à fait compris la procédure technique pour y arriver. Alors j’ai décidé de ne plus penser que dans mon frigo. C’est le mieux que j’aie trouvé, et ma foi, je crois que ça fonctionne. Depuis, lorsqu’il m’arrive de sortir, je ne pense plus. J’évite les pertes, je m’assure un avenir brillant.

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