Là où il est bon de poser son sac

Le président chasse les écureuils, il se tourne l’auriculaire dans le nez en chantant de belles chansons mauriciennes, pourtant, pourtant, il se dit pourquoi n’y a-t-il pas de chorale, pas de parade pour colorer mon avenir, il se dit, il se dit, et dans sa chasse s’entremêlent des armes bleues, des armes rondes, des armes aux parfums exotiques, et un ballon rebondit sur le chemin, le ballon s’envole et revient, il éclate aux épines des rosiers, poussé dans le sillage d’un avion, ou était-ce un oiseau, un oiseau géant, plus grand que le président, il n’y avait pas d’hélice, ce n’était pas connu, et les enfants qui rient, ils rient d’autant plus que le président a de la boue au derrière, le président chancelle, a-t-il bu, a-t-il fumé un pétard, les enfants lui lancent des cailloux, tous les enfants, même ceux des amis du président, il y a de la joie, il y a des danses des cheveux dans la brise, et soudain des mains qui se tiennent, des mains partout, des dizaines, des centaines, des centaines de milliers, même s’il tremble, malgré sa frayeur, président que chassent les écureuils, président qui rétrécit, et moi qui passait par là, vraiment par hasard, une coïncidence absolue, j’ai posé mon sac.

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